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La règle de l’avantage dans le football : explications et exemple

L’une des situations les plus sujettes à discussion dans le football concerne la règle de l’avantage. Difficile à juger pour un arbitre, pas toujours bien comprise des spectateurs, elle mérite quelques explications.

Posture arbitre avantage

« Allez en paix, mes frères. »

 

« Avantage » : dans un match de football, ce terme est souvent associé à l’expression « Faut revenir à la faute M’sieur l’arbitre ! ». Pourtant, derrière un principe limpide se cachent quelques subtilités qui rendent son appréciation par l’arbitre compliquée.

La règle est définie dans la Loi 5 du football comme suit :

L’arbitre peut permettre la poursuite du jeu si l’équipe contre laquelle une faute a été commise bénéficie d’un avantage.

L’arbitre peut pénaliser la faute d’origine si l’avantage escompté n’a pas eu lieu à ce moment.

En clair, l’arbitre doit estimer ce qui est le plus avantageux pour l’équipe qui subit la faute :

  • bénéficier d’un coup franc (ou, le cas échéant, d’un pénalty) ;
  • ou continuer l’action, quitte à ce que celle-ci n’aboutisse pas.

 

Dans quels cas l’arbitre revient-il à la faute ?

 

L’arbitre qui choisit de laisser un avantage dispose de 2, 3 voire 4 secondes pour revenir à la faute et siffler coup franc s’il estime que, finalement, laisser l’avantage n’était pas profitable. C’est le cas si par exemple l’attaquant ne tire pas bénéfice de la situation (parce que ses coéquipiers sont hors d’atteinte, parce que la défense s’est bien replacée, etc.), et que le coup franc sera plus intéressant.

Toutefois, si l’équipe attaquante gâche d’elle-même son avantage (par une passe, un centre ou un tir raté par exemple), alors il ne faut pas revenir à la faute. Même si c’est dans le délai des 4 secondes. La logique est la suivante : le retour à la faute après avoir laissé un avantage ne doit pas compenser un déchet technique ni offrir une seconde chance à l’attaquant.

Au final, certains considèrent que si l’arbitre revient à la faute, c’est qu’il juge avoir fait un mauvais choix en laissant l’avantage. L’homme en noir pensait que l’équipe attaquante en profiterait, or il se rend compte que le coup franc (ou le pénalty) leur sera plus profitable.

Ce n’est pas tout à fait vrai : l’arbitre n’est pas devin. Il décide selon son instinct, sa lecture du jeu. Cela ne veut pas dire que ne pas siffler était nécessairement une erreur… mais simplement qu’après analyse de la situation et de ses conséquences, le choix d’accorder un coup franc s’avère plus juste.

 

Comportement de l’arbitre

 

Siffler faute ou laisser jouer ? L’arbitre doit prendre très vite sa décision. S’il laisse l’avantage, il le signale aux joueurs et aux spectateurs en levant ses deux bras vers l’avant. Dans la pratique, il s’accorde généralement quelques dixièmes de secondes pour juger si la situation est prometteuse, ou si elle a peu de chances d’aboutir.

Il peut donc y avoir un flottement lorsque la faute est commise, quand des joueurs s’arrêtent de jouer, persuadés que l’arbitre va signaler la faute. Aux footballeurs de rester concentrés !

 

Un exemple en vidéo

 

Mettons-nous en situation (comme disaient Éric et Ramzy) avec un exemple complexe et qui peut prêter à discussion. La scène a lieu lors de West Ham – Swansea, le 7 décembre 2014, pour le compte de la 15e journée de Premier League.

 

Sur ce long ballon en profondeur, le gardien de Swansea Lukasz Fabianski percute Diafra Sakho, l’attaquant de West Ham, qui a pris le dessus sur son défenseur. Déséquilibré et excentré, le Sénégalais parvient tout de même à rester debout et à tirer, mais le ballon ne rentre pas dans le but. L’arbitre décide de revenir à la faute (et d’exclure le gardien de but).

 

Question : l’arbitre a-t-il eu raison de revenir au coup franc après l’avantage ? Il y a débat.

On peut donner raison à l’arbitre en considérant qu’il y a une réelle faute du gardien et que l’attaquant réussit certes à récupérer le ballon, mais dans une situation moins bonne (son équilibre était moins bon et l’angle de tir était réduit). Donc il n’a pas pu profiter de l’avantage : dans ce cas, siffler coup franc se justifie.

 

Personnellement, j’aurais plutôt tendance à croire que l’arbitre a eu tort de revenir à la faute. Pourquoi ? Parce qu’on peut considérer que l’attaquant a profité de l’avantage et avait la maîtrise du ballon puisqu’il a réussi à tirer au but. C’est à cause de sa maladresse technique que le but n’a pas été marqué. En revenant à la faute, l’arbitre lui accorde une deuxième chance.

 

On le voit, même si la règle est claire, elle reste sujette à interprétation. Sanctionner une faute immédiatement ou laisser l’avantage reste à l’appréciation de l’arbitre. Mais en tant qu’observateurs, on pourra toujours débattre de ce genre de situations.

 

D’ailleurs, que vous soyez arbitre, joueur ou spectateur, donnez-vous raison à l’arbitre sur ce fait de jeu ?

 

 

Crédits photo : by Ben Keller (Ben Keller) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

 

 

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