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Peut-on jouer quand on n’a plus de maillot ?

Pour avoir maculé de sang ses deux maillots, André Ayew a dû être remplacé (L1, 2e journée). Que disent les règlements ? Y avait-il des solutions pour éviter ça ?

Ayew maillot numéro 33

Marseille-Montpellier, 2e journée du championnat de L1. À la 52e minute, une scène invraisemblable se produit : après 5 minutes de tergiversations, Bielsa se retrouve contraint de remplacer André Ayew… parce que celui-ci n’a pas de 3e maillot de rechange. Rappel des faits :

 

  • 25e minute : Ayew est touché dans un choc avec un joueur du MHSC. Il revient sur le terrain avec un énorme pansement autour du crâne et un nouveau maillot.
  • Quelques minutes plus tard : le saignement reprend. L’arbitre, M. Turpin, demande au joueur de sortir de nouveau pour se faire soigner et changer de nouveau de maillot.
  • Reprise de la 2de mi-temps : Ayew revient sur le terrain sans son beau pansement.
  • 47e minute : le crâne et le maillot encore ensanglantés, le Ghanéen doit de nouveau se faire soigner et changer de tunique.

Sauf qu’il n’en a plus ! L’arbitre refuse que le joueur de l’OM fasse son retour sur la pelouse dans un maillot tâché de sang, ni dans le maillot numéro 33.
La mort dans l’âme, le frère de Jordan cède donc sa place à Dimitri Payet.

 

Quelle tolérance pour le sang sur le maillot ?

 

Une première question me taraude : à partir de quand considère-t-on qu’un maillot est trop taché pour pouvoir être porté ? Une seule goutte sur le maillot, et le joueur doit en changer ? Je n’ai pas trouvé de réponse claire à ce sujet.

La loi 5 de la Fifa relative aux joueurs blessés indique qu’ « un joueur n’a pas le droit de porter des vêtements maculés de sang ».

« Maculé », ça ne donne pas d’indication sur la quantité de sang acceptable. On peut donc supposer que c’est à l’appréciation de l’arbitre. En l’occurrence, M. Turpin a donc considéré que ce n’était pas tolérable de laisser Ayew continuer avec ce maillot. Ne serait-ce que pour des raisons d’hygiène et de santé, on peut le comprendre : le joueur pourrait très bien être porteur d’une maladie transmissible par voie sanguine.

 

Nom et numéro de maillot : que disent les règles de la LFP ?

 

Gignac en brassière

Gignac serait-il autorisé à jouer ainsi ?

Pour ce qui est des équipements, j’ai jeté un œil aux règlements de la LFP. On y apprend que les numéros autorisés vont de 1 à 30 (le numéro 40 est aussi possible « en dernier ressort »). Une dérogation est possible si un club a plus de 30 joueurs professionnels sous contrat. Surtout, on lit que :

Toutes les équipes doivent disposer d’un maillot numéroté 33, non attribué à un joueur et réservé aux remplacements de dernière heure.

(Article 563 – Numéros et noms)

Le changement d’un maillot pour la 3e fois peut-il être considéré comme un « remplacement de dernière heure » ? Visiblement, pour M. Turpin, non.

Et concernant le flocage du nom du joueur ? Le règlement est, cette fois, on ne peut plus clair :

 Le nom du joueur est obligatoire. (…) Le nom du joueur doit figurer au dos du maillot, au-dessus du numéro.

Pas de nom au dos du maillot, pas d’entrée en jeu. Sauf que ce n’est pas ce qu’on a vu à Rennes lors de la 7e journée.

 

Zacharie Boucher en maillot d’entraînement, Borges avec le maillot d’un supporter !

 

Ce mardi 23 septembre, lors du match Rennes-Toulouse comptant pour la 7e journée de Ligue 1, Zacharie Boucher a disputé le match dans un maillot un peu particulier. La couleur de sa tunique étant trop proche de celle du maillot des joueurs rennais, le gardien de Toulouse a dû jouer avec un maillot d’échauffement. Le numéro était bien le sien (n°1), mais son nom n’était pas inscrit au dos du maillot. M. Fautrel, l’arbitre de la rencontre, n’y a pourtant rien trouvé à redire.

Encore plus fort : dans le championnat suédois, Celso Borges, qui évolue à l’AIK Solna dans le championnat suédois, a carrément emprunté un maillot dans le public pour pouvoir jouer contre l’IFK Göteborg ! En instance de départ vers Évian-Thonon-Gaillard, il n’était plus censé jouer pour Solna et l’intendant du club n’a donc pas préparé son équipement. C’est donc en urgence que l’un des supporters a prêté son maillot, floqué du numéro 10 et au nom de Borges. Une fois cousu le logo du sponsor, le joueur a pu disputer la partie sans problème.

André Ayew n’aurait-il pas pu, lui aussi, emprunter le maillot de l’un des 50 000 spectateurs du Vélodrome ?

Suggestions pour que ça ne se reproduise pas :

  • embarquer un 3e jeu de maillot pour chacun des joueurs ;
  • placer près du banc de touche les supporters qui ont des répliques des maillots de la saison en cours, avec nom et numéro officiels floqués ;
  • encore plus simple : interdire André Ayew de retirer son bandage en cours de match quand il est blessé à la tête.

Au final, cette scène cocasse soulève plusieurs questions du point de vue des règlements et de l’interprétation du règlement par les arbitres. Je serais ravi d’avoir des éclaircissements de la part d’un homme au sifflet (ou au drapeau) exerçant au niveau professionnel. Alors si vous avez des infos, n’hésitez pas à commenter !

 

 

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