La mousse utilisée pour placer le mur lors d’un coup franc a séduit tout le monde lors de la Coupe du Monde 2014 : pas de triche, pas de carton jaune stupide, moins de soucis pour l’arbitre… Mais au fait : on ne se demande pas si c’est nocif ? C’est vrai ça, qu’y a-t-il dans cette petite bombe aérosol ?
La vraie star de la Coupe du Monde 2014, ce n’est pas Neymar, ni Messi, ni même Neuer. Non ! Celui qui a attiré tous les regards, alimenté toutes les discussions et fait l’unanimité, c’est le « vanishing spray », cet aérosol commercialisé par 915 fair play, société créée par Pablo C. Silva.
Mais quid de l’impact de cette mousse sur l’environnement ?
Certains sites d’info la décrivent comme « non toxique ». Sans plus de précisions. Alors voyons voir ce qu’il y a dans cette mousse !
La composition du spray d’arbitrage : pas très sain tout ça !
Grâce aux fiches Google Patents, on peut découvrir le brevet déposé par Pablo C. Silva. On apprend donc que ce spray est composé de :
- eau et eau distillée (de 80 à 95 %)
- Un agent moussant et émulsifiant (entre 0,5 et 5 %) : le monolaurate de polyoxyéthylène sorbitane (polysorbate 20). Bon, ok, appelons-le E432, son code d’additif alimentaire.
Ce produit ne semble pas forcément totalement inoffensif.
- Un gaz propulseur (entre 3 et 15 %) : une combinaison de butane – isobutane – propane.
Des gaz communs puisque l’on s’en sert pour se chauffer.
- Un agent de chélation (entre 0,2 et 3 %) : le tétrasodium EDTA (ou acide éthylène diamine tétraacétique)
On peut lire çà et là qu’il est difficilement dégradable et possède la capacité à fixer des métaux lourds.
- Un conservateur (entre 0,10 et 2 %) : mélange de diazolidinyl urea, propylene glycol, and butylcarbamate.
Son rôle est d’empêcher la croissance des bactéries, moisissures et levures. Le diazolidinyl urea est connu pour entraîner des réactions allergiques. Le propylène-glycol fait débat chez les vapoteurs : dangereux ou pas dangereux ? Dans le cas du spray d’arbitrage, je vais me risquer à affirmer que la dose est trop faible pour être porteuse de risques.
Une mousse pas si dégueulasse, tout compte fait…
Ok, c’est pas forcément super sexy comme ingrédients. Mais la lecture du brevet nous apprend quelques détails rigolos, qui nous laissent penser que la composition du spray aurait pu être bien plus terrifiante ! Par exemple pour l’émulsifiant : pourquoi les concepteurs ont-ils choisi le E432 ? Parce que les autres sorbitanes testés (et dont je vous épargne généreusement les noms) auraient, à cause de leur utilisation à un pH élevé, abîmé les pelouses !
D’autres propulseurs ont aussi été essayés. L’un (le tétrafluoroéthane) n’était pas assez soluble dans l’eau, donc la mousse mettait trop de temps avant de disparaître. Et c’est vrai qu’un gazon vert plein de taches blanches, c’est pas des plus glamours. Un autre (le diméthyl éther) finissait par… trouer la bombe aérosol !
Finalement, les ingrédients du « spray évanouissant » sont assez largement utilisés dans divers cosmétiques (crèmes hydratantes, produits solaires…) voire dans nos assiettes (le E432 se retrouve dans les sodas ou les glaces). Et semble contenir finalement moins de saloperies que dans une mousse à raser…
A priori donc, aucun danger pour la douce peau de nos millionnaires en short. L’impact environnemental, lui, paraît limité. Cependant, si les 18 000 clubs affiliés à la FFF se mettaient à l’utiliser chaque week-end, on peut raisonnablement penser que ce ne serait pas une excellente nouvelle pour la planète…
N’hésitez pas à réagir pour compléter ou apporter des précisions
[…] comme je l’indiquais en juillet lorsque j’ai analysé la composition du spray, le conservateur utilisé dans le spray est un mélange de diazolidinyl urea, propylene glycol, and […]